Donc mardi soir 17h, je quitte le taf et gaz jusque Haguenau.
Mercredi matin, 7h moto, je décolle pour la Forêt Noire, c'est la troisième fois que j'y vais et pour la première fois je n'aurais pas de pluie. J'enquille les petites routes kitourn, j'ai la banane sous le casque bref je kiffe grave le moment.
Le GPS m'indique de sortir de la route pour entrer dans un petit village, je lui dis que la route sur laquelle on était, était super bien et que la continuer serait chouette mais bon il n'en fait qu'à sa tête, donc je suis l'itinéraire. J'entre dans le village et la, ce $%[@ de GPS me dit de faire demi tour pour reprendre la route qu'on avait laissé. Bon n'aimant pas les demi-tours, je regarde la carte et vois qu'il y a un carrefour plus loin avec une route qui rejoint l'itinéraire. Ben voila je vais faire ca plutôt qu'un demi tour. J'arrive à ce 'carrefour' et prend la rue à droite, elle descend fort sur 20 mètres puis c'est herbe humide sur 5 mètres puis chemins dans les bois, vu que j'arrive un peu vite, le freinage sur l'herbe j'évite et donc je continue dans le chemin dans les bois. Le stress monte un peu vu que je me remémore ma remontée d'Ardèche et mon vautrage dans les bois. La descente terminée je fais un check sur la carte GPS, j'ai fait la moitié, donc la route n'est pas loin. Bon ben on continue alors. Et donc je suis le chemin, je suis, je suis je suis.... Un coup d'oeil sur le GPS et je vois qu'en fait le chemin m'éloigne de plus en plus de la route, sur la carte je suis au milieu de nulle part. Bon vu que j'y suis je continue. En plus le chemin est relativement soft, deux belles traces avec une belle herbe au milieu, donc pas trop de soucis. Un bon kilomètre plus tard je suis toujours nulle part sur la carte du GPS et je m'éloigne toujours de plus en plus de ma route. Bon ben je ne vais pas y couper, je vais faire demi-tour. Parfois faut pas s'entêter. Demi-tour exécuté je refais le chemin en sens inverse. Je retrouve la montée, je l'enquille et.... me retrouve à l'entrée d'un jardin d'une maison abandonnée. Groumph ! Me suis gourré ! Maikelkon Maikelkon Maikelkon ! Je suis en montée, c'est pas large, pas moyen de faire demi tour à la moto, donc on y va en marche arrière touuuuuut douuuuucement. Frein avant et la roue bloque et glisse, freine plus fort et l'assistant de démarrage en côte fait son office et freine de l'arrère et tout rentre dans l'ordre. Du coup vu que ca marche, j'appliquerais la méthode pour redescendre, sauf que chaque fois que l'assistant se met en marche, il tient les freins pendant 10 à 15 secondes. La descente prend donc un certain temps
Un bon quart d'heure plus tard je suis en bas, je peux reprendre le chemin et rejoindre le village. Avec toute ces c*nneries, la moyenne chute (il vaut mieux elle que moi).
Moralité de cette petite aventure : quand GPS te dit de faire demi-tour, tu FAIS demi-tour.
Je rejoins Stuttgart par les petites routes et décide de prendre l'autoroute pour avancer un peu et réccupérer le temps perdu. Deuxième erreur ! Quelques kilomètres après être monté sur l'autoroute, bouchons ! Et apparemment l'interfile n'est pas une pratique courante en germanie vu que personne ne laisse le passage. Passé Stuttgart, ca roule de nouveau... mais à maxi 80 vu qu'il y a des travaux et que c'est limité à 80. Autoroute allemande ! MON C*L ! On n'avance pas, j'allais plus vite sur les petites routes. Bon ben on sort et hop direction le sud et l'Autriche qui sera traversée au plus vite pour rejoindre l'Italie par le lac de Resia. Etape à Merano ou pour se faire comprendre il faut parler allemand ou accèssoirement l'italien, le reste ca cause pas.
Jeudi matin 8h, j'attaque le Strada Proviciale 98 vers Voran, nom de dzeus ! Une petite route en 3D avec un revêtement façon circuit et ce rien pour moi tout seul ! MIAM ! Je me goinfre jusque Bolzano. La commence la purge jusque Vérone, la route de vallée est d'un chiant, les italiens roulent d'une façon bien particulière, genre je dépasse tout le monde alors qu'il y a une ligne blanche et j'entre dans le virage à droite en étant sur la bande de gauche. Bref je ne tiens plus, je prends l'autoroute pour rejoindre Modène et passer rapidement cette plaine morne et sous un soleil de plomb. Je rejoins la région montagneuse de l'Emilie Romagne et la Toscane, ca tourne dans tous les sens, par contre le revêtement est pourri de chez pourri, mais qu'est ce que ca tourne ! 2 heures d'affilée sans voir un bout de droit. Au bout j'avais l'impression d'être bourré tellement j'avais le tournis. 17h j'arrive enfin au but de ce voyage, le stage enduro de la Ducati Riding Experience Enduro Academy. Le lieu est un château appartenant à la famille Frescobaldi qui produit notemment du vin. Au château il y a des chambres mais pas de restaurant, donc je repars pour la ville la plus proche (Pontassieve) ou ayant une envie de pizza, je me mets en quête d'une pizzeria. Et bien il m'aura fallut tourner 1h30 dans la ville pour pouvoir en trouver une d'ouverte !
Retour au château pour y faire quelques photos et une balade digestive puis au dodo car le lendemain les choses sérieuses commencent.
Vendredi matin, petit déjeuner avalé puis c'est parti pour les formalités d'inscription. 9h30 breifing de bienvenue et présentation du programme de cours. Au fur et à mesure de la présentation du programme, je vois les mines se déconfire, genre 'mais on va VRAIMENT faire tout ca ?' ou 'et dire que j'ai payé pour risquer ma vie'. Arrive le moment ou l'instructeur Beppe Gualini explique comment redescendre en marche arrière (tient ca me rappelle quelque chose), couper le moteur, laisser une vitesse et jouer avec l'embrayage. Je me suis senti con mais con de pas y avoir pensé tout seul. Pourtant ca tombe sous le sens et ca évite de se faire bouillir les noix parce que l'air de rien une multistrada ca chauffe.
Briefing terminé, on a une demi heure pour s'équiper. Ce qui est bien avec Ducati c'est que tu peux venir à leur stage à poil, tu peux tout louer en ce qui concerne l'équipement, la moto elle est inclue dans l'inscription.
Nous voila tous dans la cours, chacun devant sa moto et on commence par des étirements histoire de faire chauffer les muscles. Pis gaz vers le premier terrain de jeu. Et on n'y va pas par la route, non on commence directement par du chemin gravillonneux suivi d'un chemin tortueux en sous bois. On arrive tant bien que mal au terrain de jeu et on commence par faire le tour du champ tout d'abord en posant une main sur le casque, puis en lachant un pied du pose pied, puis en lachant un pied et une main. En fonction de comment on se débrouille, les instructeurs font deux groupes. Une fois les groupes formés, on commence par la base, la position sur la moto en virage. D'abord en statique avec un qui tient la moto et l'autre qui est sur la moto. Si la position est bonne, la moto et pilote se tient à deux doigts, c'est impresionnant. Bon on passe à la pratique en slalomant autour de cônes. Du slalom on va en bouffer tout le stage, faut que ca rentre, que ca devienne naturel. On voit déjà les premières chutes.
Le terrain de jeu est un champ bien dégagé sous le soleil, la température au tableau de bord indique 40°, heureusement il y a un abri en bois ou une équipe médicale et de l'eau sont à disposition. On fait un premier arrêt, un des participants se fait faire un check up cardio car ca va pas trop. sa tension est un poil haute mais il a le feu vert pour continuer. Comme au début on s'y prend comme des manches pour slalomer, on use beaucoup d'énergie et donc vu la condition physique, on crache vite ses poumons et on cherche sur Amazon Premium pour se trouver une nouvelle paire de jambes avec livraison immédiate.
Exercice suivant le freinage. Ben oui iil faut aussi savoir s'arrêter, d'abord avec uniquement le frein arrière puis avec les deux tout en y allant molo sur le frein avant. Sur le dernier freinage combiné, j'ai du avoir une absence parce que une fois à l'arrêt j'ai pas redémarré et comme j'étais toujours debout sur la moto ben elle a commencé à pencher, j'ai donc décider d'abandonner le navire et de la laisser se coucher, moi j'en suis descendu comme si de rien n'était. La loose ! Bon on maitrise le slalom et le freinage, retour au château pour la collation du midi et évidemment le retour se fait par le même chemin qu'à l'aller. Et bien on voit déjà une différence, ca passe mieux, c'est plus fluide, bref le cours porte déjà ces fruits.
Arrivé au château, petite séance d'étirement avant le repas.
La collation est légère mais tout est frais du jour même les pâtes.
14h, séance d'étirement et on repart vers le même terrain de jeu, il fait plus frais, les nuages sont présent du coup la température n'est plus que de 35°. C'est dans cette 'fraicheur' que l'on aborde l'exercice suivant : la montée et la descente d'abord au frein moteur, puis au frein arrière puis en combiné avant arrière. Pas vraiment de grosse difficulté donc on passe à l'exercice suivant sur le terrain de jeu suivant, un grand champ tout en dévers avec un circuit tracé dessus pour y faire des montée, des descentes et surtout des virages en dévers. Bref de la mise en pratique de tout ce qu'on a vu jusqu'à présent.
L'exercice suivant est celui de la tôle ondulée et de la planche, il s'agit de passer sur des petits rondins de bois placé à distance variable mais rapprochés histoire de voir comment la moto et le pilote sont quand ils se font secouer comme des pruniers. Une fois la tôle ondulée passée on enquille sur une planche de 10 m qui fait la largeur du pneu. Le but est de passer les 10 mètres sur la planche. Y a pas à tortiller du cul, j'y arrive pas, dans un sens ou dans l'autre je n'y arrive pas.
Bon c'est pas tout ca mais la journée se termine, retour au château, étirement puis repas du soir. On voit que le cours porte de plus en plus ses fruits car il y a de moins en moins de chute et les chemins se font d'une manière plus sereine, on se permet même de jouer de la poignée de gaz dans les virages
La soirée on discute avec les instructeurs et notemment Beppe qui a à son actif 65 rallyes dont 10 Paris-Dakar (le vrai, pas le casino qu'il y a en amérique du sud (sic)), il expliquera aussi le développement de la Multistrada Enduro et de tous les tests qu'ils ont fait, bref on a bu ses paroles, la soirée est passée trop vite.
La nuit a été un peu mouvementée vu qu'à 1h du mat Julie m'appelle toute paniquée, on a une fuite d'eau au deuxième et ca coule juqu'au rez de chaussée
On arrive à gérer la situation, je ne me rendormirais pas avant 3h du mat.Samedi 6h je suis debout, la tête dans le uq mais bizarrement pas de mal aux jambes ou ailleurs. Comme quoi les séances d'étirement avant et après ca aide.
9h, étirement et hop direction le premier terrain de jeu pour un récapitulatif et un dernier exercice le passage de gros rondins de bois espacé de + 4 ou 5 mètres. La le dos il en prend un sacré coup, mais bon ca passe plus ou moins bien.
10h00 on retrouve l'autre groupe et on part pour une balade de 2 heures dans les chemins à travers la forêt avoisinante. On aura droit à tout type de chemins, du rocailleux du poussièreux ou quand le précédant est passé le nuage de poussière est tellement dense que tu vois plus ou est la piste et donc de l'importance de mettre de la distance avec le précédant. Petite pause en haut du col de chaiplukoi puis en route pour la descente. Plus on avance plus la confiance est la, la formation était de bonne qualité, tout le monde prend son pied.
Ce qui est aussi particulier ce sont les promeneurs, pas d'animosité envers nous, bon on ralenti à leur coté mais il semble que la pratique du hors bitume est plus ancrée dans les moeurs que par chez nous ou tout est interdit par défaut.
Fin de la balade, on reprend un bout de route pour rejoindre le château, celui devant moi se traine la b*te, je vois les autres s'en aller, je connais la moto, je connais les pneus, mon tour ne fait qu'un sang, GAAAZZZZZZ. J'entamme la remontée, premier virage, la roue arrière bloque mais ca passe comme si de rien n'était, totale maitrise. Deuxième virage, rebelotte la roue arrière bloque mais ca passe, totale maitrise, troisième virage, tient l'arrière bloque encore, totale... BAM ! Me voila par terre. Maikelkon Maikelkon Maikelkon ! Bon on relève la moto, on redresse un peu le sélecteur, les crash bars sont un peu griffées et c'est tout. La moto n'a rien d'autre. Moi j'aurais le coude écorché vu que la protection du gilet Ducati a tourné
Allez hop on repart pour les 5 dernières minutes et regagner le château ou après la séance d'étirement un dernier repas nous est proposé suivit de la remise des diplômes comme quoi maintenant j'ai le droit de conduire ma moto.Bon c'est pas tout ca mais j'ai encore 200 km qui m'attendent pour ma prochaine étape sur le chemin du retour. Passage par Tavullia histoire de voir qu'IL s'entraine avec son académie.
Dimanche, journée pas top, au menu beaucoup d'autoroute bloqué à 130 parce que la bas ils ont des p*tains de radars troncons sur des kilomètres et des kilomètres. C'est d'ailleurs la première autoroute ou je vois les italiens rouler cool. Arrivé en Suisse je passe par le col du Lukmanier puis l'OberAlp. La montée se fera au frais, 21°, passé le col, je contourne le lac qui est à moitier avalé par un gros nuage. De l'autre coté du tunnel, c'est la purée de poix, il n'y a plus que 11°. Brrrr c'est vivifiant ! La descente sur Andermatt se fera avec la canne blanche devant la moto, puis direction Wassen pour une dernière étape au pied du Susten.
Lundi, la pluie est la, heureusement j'avais pris la monstruosité (combi pluie une pièce qui te fait ressembler à un télétubies). Bon cette combi à 15 ans et l'entre jambe n'est vraiment plus étanche du tout, la combi été dessous ne l'étant pas non plus, j'ai les noix humides et froides en haut du Susten. La journée s'annonce bien. Direction Interlaken et le col du Jaun ou la pluie redouble d'activité. Etape à Bulle pour livraison d'un colis et j'entamme la dernière étape de ce périple, le retour maison d'une seule traite, 6 heures et 500 km, juste la capacité du réservoir.
Mardi, boulot, j'ai un peu du mal de rester assis à mon bureau, on se demande bien pourquoi
