Au nord, un peu plus au nord

[diplomate83]

Le désir est là de parcourir ces lieux si bien contés et imagés.

[Poiuzt]

Hé bé...

Je n'ai pas de mot pour décrire ce que je ressens, mais clairement, tout cela est très inspirant et va nous aider dans notre périple de 2024.

Dans tous les cas, un grand grand grand merci pour ces CR emprunts d'humour, de bon sens et plein de conseils utiles.


Quant aux photos, elles sont à la hauteur du périple, simplement fascinantes !

[papagayo58]

Waouh ... Tu nous avais pourtant prévenus ... Je viens de perdre 5 dixièmes à chaque œil ...

Toutes ces photos sont sublimes et tes conseils précieux ...

Tes 450 Go, tu les a repartis sur des cartes de 128 ou 256 Go ?


Vivement la suite

Concernant le stockage, nous sommes partis avec multiples cartes SD pour parer à toute éventualités. Nous avions 2 Gopro et le drone à équiper.
J’avais également emmené mon ordi pour décharger les cartes lors de haltes en dur mais, par manque d’expérience, je ne me doutais pas que cette opération simple dans les faits soit si longue. Je suis sous Mac et le format des fichiers tends plutôt vers du windaube. On comprendra rapidement que le transfert ne se ferait qu’une fois rentrés à la maison.

J’avais deux capacités de cartes, 128 Go pour les Gorpo et 64 Go pour le drone. Et oui, on peut perdre le drone, autant limiter les données qui y sont stockées. De même, une carte SD peut se corrompre et rendre toute donnée illisible. J’ai donc préféré ne pas mettre les oeufs dans le même panier. Il m’en a couté des cartes, une boite de rangement étanche (point important) mais avec la certitude de ne pas tout perdre.

Mes cartes étaient repérées à l’aide de points afin de ne pas me perdre lors des échanges et de garder une logique pour au niveau de l’avancement du voyage. Ça a fonctionné jusqu’à ce que je ne puisse respecter ladite logique faute de transfert sur mon disque dur externe. Au bout d’une semaine c’est devenu le bazar.

La quantité de vidéos faites la dernière semaine était plus faible privilégiant les photos à l’aide de la Gopro placée sur le côté de mon casque. Le côté humide voir très très humide de ces journées a aussi contribué à l ‘économie de pellicule.




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[Poiuzt]

Waouh ... Tu nous avais pourtant prévenus ... Je viens de perdre 5 dixièmes à chaque œil ...

Mes cartes étaient repérées à l’aide de points afin de ne pas me perdre lors des échanges et de garder une logique pour au niveau de l’avancement du voyage.

Très bon truc !


on peut aussi travailler avec des chiffres !


Cela étant, je pense qu'il vaut mieux ne pas chercher à transférer des données sur HD, trop contraignant que ce soit en temps et en matériel (faut un PC, faut le chargeur, etc.) , alors que les cartes SD sont suffisamment fiables si on les traite convenablement.

[papagayo58]

Le douzième jour sera synonyme de changement météorologique. C’est aussi un peu un jour de repos, la somme des kilomètres effectués n’étant pas conséquente.




Au menu du jour, 4h de ferry où nous ferons la rencontre d’un couple de motards en Tiger 1200. Je les ai aidés à positionner et arrimer leur moto qui se trouvait initialement sur un espace sans anneau d’arrimage. Nous nous retournerons encore et encore pendant plusieurs jours, c’était rigolo. Du camping sauvage est également prévu ce soir.




Le ferry est à 9H mais nous devons être présents sur le quai 3/4 d’heure avant l’embarquement. Afin de réduire le temps de mise en selle nous décidons de prendre le petit déjeuner, une fois n’est pas coutume, confortablement assis à bord du ferry. Nous profiterons d’une prise (assez rares sur cette embarcation) s’offrant à nous pour charger drone, télécommandes, Gopro et powerbank.


A peine sortis du ferry, nous emmenons nos fidèles montures s’abreuver en benzine, breuvage qui nous permettra de poursuivre notre descente à la recherche de la nuit.




Nous ferons un petit détour pour nous poser un peu, profiter d’un lieu sauvage et faire voler le drone… Ah non ça c’était ce que j’avais prévu assis confortablement dans mon fauteuil. Le vent s’est levé, trop fort pour espérer un vol en toute sécurité, il y a de grands volatiles qui bien que préoccupés par les pêcheurs en train de nettoyer leurs prises n’hésiteraient pas à défendre leur ripaille. Puis pour le côté sauvage, un gros SUV avec ses occupants surement inquiets de nous voir seuls est venu nous tenir compagnie.




En cette belle fin de journée, nous prenons la pluie. Je décide alors de ne pas risquer un camping sauvage et trouve non loin de notre destination première un camping dont le mode de fonctionnement nous a encore étonné. Encore une fois, pas de réception mais un encart expliquant la façon de payer son emplacement. Un site internet est proposé. Ni une ni deux, je dégaine le téléphone et commence la navigation lorsqu’un client me dit de traverser la route et d’aller dans la supérette, il me sera possible de payer. Nous passons donc à la caisse parmi les personnes qui font leurs courses et payons une misère pour des équipements neufs et propres, une douche à volonté, machine à laver, sèche linge, cuisine. En prime, nous avons également droit à l’électricité.

A quelque chose malheur est bon, nous n’aurons pas à prendre la moto pour aller chercher nos bières sans alcool. Et oui, la fatigue aidant, nous avons décidé de nous passer d’alcool. Et sans alcool la fête est plus folle! Mouai c’est plutôt que nous pourrons espérer tenir jusqu’à 21h30 avant de nous effondrer sur nos confortables couches isolées de 8 cm d’épaisseur. Bien nous en a pris car nous nous sommes battus pour avoir accès au sèche linge lui aussi fatigué. Victorieux, le combat pris fin vers 22h30.


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[Poiuzt]

Petite question : comment avez-vous réfléchi votre paquetage et comment avez-vous géré la lessive ? Question corollaire : et quid de la pharmacie ?

[papagayo58]

Petite question : comment avez-vous réfléchi votre paquetage et comment avez-vous géré la lessive ? Question corollaire : et quid de la pharmacie ?

Petite question? Mais grandes réponses je pense… Je vais rester vague dans ce message, je traiterait plus précisément le sujet plus tard.

Globalement, nous avons investi (le mot est bien choisi) dans du matériel de trekking, léger, peu encombrant. Certains diront que faire la chasse au poids sur des couverts ou des ustensiles n’a que peu d’intérêt à moto mais chaque kg économisé est important à mes yeux. Le gain de place à lui toute son importance.

La pharmacie a été assez petite, de quoi traiter de la bobologie, (ampoules, coupures, désinfectant, mal de tête, mal de dos, apaysil), couvertures de survie, répulsif à moustiques acheté localement. Ne pas s’encombrer, inutilement, il y aura toujours une maison non loin, du réseau téléphonique en cas de gros pépin. Au pire du pire, un camping-car fera l'affaire.

Nous avons eu la chance de partir à deux motos sinon la musique n’aurait pas été la même. L’objectif était de charger un maximum la multi pour des raisons évidentes. Durant ce road trip, chaque chose avait à peu près sa place et l’a gardé jusqu’au retour (sauf le foie gras et le champagne ).

[papagayo58]

Pour ce qui est de la lessive, j'avoue avoir été un peu optimiste. Je n'ai emmené que 4 jeux de sous vêtements dont un sur moi pensant pouvoir faire des lessives à la main régulièrement et trouver des campings avec machine à laver. Le séchage du linge est un gros problème. Nous n'avons eu accès qu'à un sèche linge et il a fallu se battre pour en avoir la jouissance. Les températures n'étant pas très élevées, nous n'avons pas transpiré, nous pouvions nous permettre de ne pas nous changer pendant 2 jours. Comme des vrai bikers en road trip quoi! Ok il faut l'accepter. Si c'était à refaire, je pense que doubler la quantité serait parfait. Après ça dépend du rythme et de l'hébergement car en restant deux jours dans un hotter le séchage du linge est tout à fait possible quelles que soient les conditions météorologiques.
Dans tous les cas, peut importe la quantité, je préconise des vêtements techniques, ils sécherons plus rapidement.
Enfin, concernant la lessive, nous avions acheté des feuilles. Légères, faciles à ranger, le combo parfait.

[papagayo58]

13 juillet, environ 300 km à effectuer, 2 ferries à prendre. J’essaie d’avoir les horaires du deuxième ferry afin de rythmer la journée mais le seul site internet que j’ai trouvé n’est pas traduit en anglais donc on fera à notre rythme sans pression (peut être ce soir à l’apéro)

Presque une heure après notre départ, nous passons à proximité d’un parking où les panneaux indiquent une départ en bateau… interrogatif, mon radar se met en action à la recherche d’une curiosité ou d’une beauté de la nature méritant cette attention. Quelques centaines de mètres plus loin, un parking encore vide (il est 9h30) m’attire. Au loin, nous apercevons un glacier (Svartisen) qui autrefois venait se jeter dans l’eau.




J’ai amené le drone aussi loin que possible, à près d’un kilomètre de notre position afin de capturer cette force de la nature qui recule inexorablement, semblant se recroqueviller pour préserver son corps des agressions thermiques. Attention, pas de méprise hein, si j’étais écolo nous serions montés à vélos à la seule force de nos mollets.




Heureux de cette pause, nous reprenons la route pour arriver à l’embarcadère et voir le ferry reculer sous nos yeux. Vous connaissez la citation à propos de l’effet du battement d’ailes d’un papillon… Un pause de 10 minutes pour le glacier nous fait perdre près d’une heure sur le premier ferry, combien sur le deuxième dont la traversée est beaucoup plus longue et dont le nombre de rotations est certainement moindre?




Par chance, le deuxième ferry est à quai, nous attendant. Nous y retrouverons le couple à la Tiger et passerons à nouveau le cercle arctique signifiant que nous retrouvons la nuit.




Le passage est matérialisé par un globe plus petit que celui de Nordkapp, certainement pour bien nous faire comprendre que nous avions déjà parcouru pas mal de kilomètres depuis le début de notre descente. Autre hypothèse, ne serions nous pas plus éloignés de ce symbole? Chacun son point de vue, je préfère rester dans la magie de l’instant sur le pont du ferry, les cheveux au vent, bercé par le ronron du moteur dans des senteurs de mazout.




Peu après la sortie de notre embarcation, la pluie va nous rattraper pour nous laisser tranquille quelque kilomètres seulement avant notre arrivée au camping (il ne s’agit pas ici d’un malheureux copier/coller). Rincés dans tous les sens du terme, j’espère trouver du réconfort dans un logement solide. Espoir vain, une feuille A4 en guise de bienvenue nous dit de nous débrouiller qu’une personne passera à 21h00 pour relever les compteurs. Nous tournons en rond sans trouver de maison de bois de disponible. Nous allons nous poser à côté d’une tente dont le locataire a eu la gentillesse de m’indiquer un emplacement charmant de disponible. Nous y installons notre abri sous quelques gouttes éparses. Les douches dont l’intimité n’a d’égale que celle des vestiaires d’un stade de foot. Ou peut être d’une colonie de vacance des années 80 ne seront pas usées par nous ce soir. Une toilette de chat à base de lingettes fera l’affaire.
21h précises, une jeune fille armée de son TPE a fait apparition dans notre champ de vision.




Nous pourrons alors nous coucher, non sans nous repaitre de la vue que nous avons sur ce magnifique lac.


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[diplomate83]

va falloir que j'aille consulter mon ophtalmo après cette fracture de rétine. merci

[MetalRouge83]

Encore une petite dose d’évasion magnifique. Avant de démarrer la journée de taf, tu m’as amené aux antipodes et ça fait un bien fou. Merci encore pour tout ça.

J’apprecie aussi ton humour qui a réussi à transformer ma grimace matinale en sourire :
Je te cite :  »…. on fera à notre rythme sans pression (peut être ce soir à l’apéro…. J’adore !

Tu fais largement description des difficultés sur le « calcul » des effets vestimentaires à emporter et oui, je pense comme toi en ayant l’idée de faire la lessive à la main…. mais tes remarques sur les possibilités de séchage , c’est aussi un facteur aléatoire . De même utiliser des vêtements « techniques » et le savon / lessive sous forme de feuille sont de précieux conseils ( pour la lessive, je ne connaissais pas ce « conditionnement » )

Excellents descriptifs dans les choix à faire pour pouvoir envisager un RT sans nos commodités habituelles, surtout pour rester « jouable » en gain de poids et de volume. Et je ne suis pas loin de penser que cette expérience que tu viens de vivre t’a laissé entrevoir d’autres améliorations…

En tout cas bravo pour ce partage si riche et cette iconographie enchanteresse. Merci Papagayo

[papagayo58]

14ème jour, jour de fête nationale… mais pas ici et quand bien même, la poudre n’aime pas l’eau, comme nous d’ailleurs. Un écureuil curieux vient nous saluer au petit déjeuner puis se poste à quelques mètres de moi et m’observe sangler nos sacs sur les motos. Aujourd’hui, journée étape, nous effectuons 410km sous la pluie…ou presque. Nous serons ce soir à hauteur de Tondheim.






Afin de ne pas fatiguer le matériel, nous ferons le choix de dormir dans une cabane ce soir et profiterons d’une accalmie pour nous dégourdir un peu les jambes.





Peu de photos, pas de photo magique mais vous avez été prévenus. Le voyage n’a pas été tout rose ou tout bleu. Pour le bleu nous pouvons faire référence au ciel ou à … l’eau. Nous nous y attendions même si ça ne fait ni rêver ni plaisir. Restons positifs, nous avons encore de belles choses à découvrir. Sauf peut être une…la raison de toute cette merveilleuse chlorophylle dans la végétation qui fait que nos photos soient parfaitement contrastées avec la couleur du ciel, de l’eau (encore et toujours elle) et de la roche.



Notre force mentale est aujourd’hui bien éprouvée.






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[SMILYTY]

Ce 14 eme jour est sans communes mesures avec les autres !!


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[ZYGS]

Merci de prendre le temps de nous relater vos aventures
Ton CR est une mine d'informations pour ceux qui comme nous envisageons un tel road trip : merci encore
Bravo pour tes photos fantastiques et la qualité de ta prose

On attend du coups la suite avec impatience

[papagayo58]

Cette quinzième journée (450 km) nous laissera secs sauf quelques gouttes en fin de journée lorsque nous avons décidé de manger.

Ce matin, je charge les motos, ma moitié fait le ménage, nous passons par la réception pour un rapide check out, en route! A propos, il ne faut pas compter gagner beaucoup de temps en dormant dans du dur car faire le ménage et rendre la clé peuvent prendre autant de temps que de plier la tente.




Aujourd’hui, nous nous perdrons… enfin Sygic nous perdra, en même temps, sur nos téléphones respectifs. Et oui, ayant une confiance absolue dans Sygic, il y avait un deuxième téléphone sur le Tiger. Est ce dû à la trace exportée par Kurivger. Pas facile à dire.




Mais avant d’en arrive là, nous avons pris un ferry tout confort avec un self service où tu te sers et tu payes seul.




Nous nous installons gentiment, prenons soins d’enlever blousons et doublures et dégustons notre casse croute local lorsque le capitaine annonce l’arrivée imminente. Nous courons aux motos nous nous habillons très rapidement. La gueule de métal s’ouvre devant nous pour recracher tout le métal ingurgité quelques dizaines de minutes plus tôt. A savoir que sur ces ferry, un membre de l’équipage scan nos plaques et s’il ne nous trouve pas dans sa base (car pas enregistrés sur ferry Pay), nous devons payer par carte. La somme est assez modique (quelques euros) au regard du détour évité.

Je scrute le ciel en permanence car dans quelques minutes nous allons parcourir la route de l’atlantique. Sans vouloir spoiler, il n’est pas intéressant d’y passer si vous n’avez pas un drone avec vous. Le rendu n’est pas le même. A moto on roule sur une route avec de l’eau à gauche et à droite. Vu du ciel, c’est autre chose!






On peut voir cette bande de bitume se contorsionner tel le serpent des mers cherchant des appuis sur les ilots.



Nous poursuivons notre route et voyons la couverture nuageuse faire son apparition. J’ai encore choisi un camping avec vue assez atypique, à l’écart (15km) de toute ville. Le genre de camping qui se mérite et qu’il faut aller chercher.




Nous poserons notre campement face à cette montagne dont la cime ressemble à des dents affutées.




La météo n’étant pas stable et à quelques kilomètres de la route des Trolls je décide d’y faire un passage dès maintenant. Il y a encore quelques camping cars pas mal de voitures. Le paysage est fantastique, nous avons le temps de le contempler, nous ne dépasserons pas les 30 km dans la montée. Nous serons même arrêtés par un homme en gilet orange au niveau de la cascade.



Nous laisserons descendre un bus avec lequel tout croisement est impossible y compris avec une moto. Arrivés en haut, un accès est aménagé, nous pourrons y admirer le panorama qui s’offre à nous. Compte tenu du vent et de la température ambiante, nous sommes heureux d’avoir gardé nos blousons et tours de cou.




Nous flânerons un peu dans l’attrape touriste (et oui, il ya des bus donc…), en nous disant que nous trouverons certainement moins cher ailleurs pour faire nos cadeaux. Ailleurs à été difficile à trouver car dans les magasins où nous nous servions, il n’y avait que de la nourriture.

Nous reprenons la route inverse et ô miracle! Le dieu des trolls aura pitié de nous, la piste de danse est libre J’envoie un peu de gaz, me dégourdi les pneus pour réduire la bande de peur dot j’avoue avoir eu honte. Bon c’est pas parfait mais n’oublions pas que la route est encore longue.




Ça fait du bien au moral. C’est heureux que nous retournons au camp prendre sur la tête les deux trois gouttes du jours.




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