Pour un premier chapitre que je vais évoquer le liquide de frein. Je commence par lui car si beaucoup de motards sont très attentifs à l’usure des plaquettes, durites et autres disques de frein, peu accordent autant d’importance au liquide qui permet à toute cette « machinerie » de fonctionner efficacement.
Point Important
Le liquide de frein est un fluide « hydraulique » et ses qualités intrinsèques se dégradent avec le temps. Il en résulte une diminution d’efficacité dans le freinage voire …plus d’efficacité du tout !
Là, il y a péril imminent. CQFD !
Pourquoi faut-il le changer au bout d’un certain temps ?
Avec le temps, et l’usage, ce fluide finit par « absorber » une certaine quantité d’eau ; malgré l’étanchéité du circuit, et son point d’ébullition étant abaissé, il devient peu à peu inefficace.
Ce processus est dû aux fluctuations de température ( élévation puis diminution et effet de condensation ) la résultante étant l’apparition d’eau dans le circuit.
Dès lors, il faut remplacer le liquide de frein en purgeant le circuit pour évacuer le fluide usagé et le remplacer par…du neuf ! Attention si vous faites cela vous-même. La difficulté réside dans le fait de ne pas totalement désamorcer le circuit (vidage total du bocal). Auquel cas on « embarque de l’air dans le circuit et tout est à recommencer.
Pour celles et ceux qui l’ignorent, le liquide de frein absorbe beaucoup de la chaleur dégagée par le frottement des plaquettes sur les disques et donc il en résulte le phénomène de condensation que j’évoquais un peu plus haut.
Le jour où la présence d’eau devient trop importante dans le liquide de frein, ce dernier perd de son efficacité et le freinage devient plus « mou » sous la poignée et la distance de freinage augmente dangereusement.
Il est temps de remplacer votre liquide de frein usagé par du neuf !
Comment savoir et quand le remplacer ?
Pour savoir quand le changer, plusieurs « signes » doivent attirer votre attention :
La couleur. : Avec un liquide de frein opaque, quasiment « noir » et il est fortement recommandé de le changer sans tarder. L’opacification du fluide est due à la présence de micro-particules ( dégradation du revêtement interne des durites), un vieillissement dû aux changements multiples de température ( ambiante, selon latitude et saisons, intensité d’usage, dégradation des propriétés du fluide fil du temps : il n’est pas « chimiquement » immuable) et ; au final, présence d’eau dans le fluide.
Les « sensations » lors du freinage : Une impression de « mou » dans la commande de frein ; à contrario, un « durcissement » perceptible lors de la « prise » des freins. Un allongement des distances de freinage, jusqu’à la perte d’efficacité : là, c’est souvent…trop tard !
Perte d’étanchéité du circuit : Souvent le cas avec une usure trop prononcée des durites ( elles deviennent poreuses ), les joints défectueux ( au bas des durites, sur les jonctions [ banjos et purges ] ), bouchons de bocaux de fluides (AV et/ou AR) mal revissés ou endommagés, laissant entrer de l’eau ou de l’air.
Autre « symptôme » mais très inquiétant, des « taches » de décoloration sur les jantes ( nota : le fluide de frein est très corrosif !), ou le cadre au voisinage d’une conduite de fluide de frein. Méfiance, c’est insidieux et quand ça lâche, cela ne prévient pas toujours ( bon, ok, là on est dans le cas du goret moyen qui n’entretient même pas ses « baskets » )
Dans le cas des embrayages hydrauliques, perte d’étanchéité au niveau des maîtres-cylindres ( joints toriques internes défectueux, ou fuite quelconque, généralement on ne tarde pas à s’en apercevoir !
Point Important : Les recommandations du constructeur. En effet, la plupart des constructeurs énoncent un « échéancier » précis des organes ( pièces ) et fluides ( frein, embrayage, refroidissement, huile moteur…) selon lequel il est impératif de procéder à leur changement intégral, voire complémentaire ( par exemple : purge et changement du liquide de frein ET des durites ( si nécessaire ).
Pour beaucoup de marques, il est recommandé une fréquence de remplacement du liquide de frein tous les deux à trois ans ( selon modèle, constructeur et…usage )
Vous trouverez ce « renseignement » dans le mode d’emploi du véhicule, encore appelé « Manuel du Propriétaire »
En cas de doute, pour votre machine, rapprochez-vous de votre concessionnaire ou garage moto qui entretient généralement votre machine.
La surveillance périodique : elle se fait en même temps que vos petits entretiens : contrôles des niveaux ( freins, embrayage, refroidissement ), pressions des pneumatiques , tension et graissage de chaine de transmission secondaire.
Elle est d’abord « visuelle » ( liquide propre, clair, exempt de particules en suspension dans les bocaux de fluide. Pour ce dernier « examen » on peu mettre une lampe de poche en contre-jour et observer si présence ou pas de corps étrangers flottants dans le liquide.
On peut aussi utiliser un « testeur » de liquide de frein qui va nous renseigner sur la qualité du fluide et la présence d’eau. Le principe étant que si il y a de l’eau dans le fluide, celui-ci voit sa conductibilité électrique établie et en augmentation ce qui rend le liquide impropre à l’usage.
Photos illustration…Testeur liquide frein
NOTA : Attention si vous décidez de vous équiper d’un tel outil, ne l’achetez pas, en ligne, sur des sites « exotiques » qui proposent des produits n’ayant pas subi les tests des normes en vigueur en Europe. Les testeurs proposés chez des revendeurs Européens sont, en principe, évalués pour leur fiabilité. Donc, le testeur de liquide frein à 4,56 € chez « Tri-Fu-Yé.com », je ne recommande pas !
Voilà pour quelques éléments concernant ce fameux et précieux liquide. Mais, mais…lequel utiliser pour ma moto ?
Ben, le même que celui d’origine , en principe ( composition, propriétés et performances identiques). Cependant, on peut remplacer le liquide d’origine par un autre de compatibilité ascendante ( DOT 5.1 a la place du DOT 4 , voir plus loin )…Pour savoir quel est le fluide de frein d’origine pour votre moto, rien de plus simple…voir le Manuel du Propriétaire ou encore plus évident : il est « gravé » sur les bouchons obturant les réservoir de fluide ( voir photo ci-après )
Les différents liquides de frein
Ils sont tous précédés de la mention « DOT»
Que signifie la mention DOT ?
Il s’agit d’une norme définie par le Department Of Transportation, organisme Nord-Américain de régulation des Transports (tout ce qui roule ; et oui, encore eux ! …. Bon, en Europe aussi on a nos « normeurs » DIN ( Deutsche Intitut für Normung), NF ( Normes Fraçaises…cocorico !)etc, etc.
Ensuite, il existe plusieurs types de liquide de frein qui, après « l’appellation » DOT reçoivent un chiffre : 3, 4, 5, 5.1..
Selon cette classification, la viscosité du liquide, sa température minimale d’ébullition à sec ( sans présence d’eau ) et sa température minimale d’ébullition avec présence d’eau vont être différentes.
Cela aura une incidence évidente sur le freinage et sur la capacité du liquide à maintenir ses propriétés physico-chimiques intactes. Et donc, de l’efficacité du freinage de votre véhicule.
On s’aperçoit en lisant ce tableau pourquoi il est important d’avoir un liquide de frein pur, sans présence d’eau. D’où l’importance de bien entretenir le circuit de freinage et son composant principal.
Pour la petite histoire, sachez qu’en compétition moto, les écuries utilisent pour les motos engagées des fluides de freinage dont la température minimale d’ébullition dépasse les
305 ° Celsius …pas pareil hein !
Un dernier mot concernant les possibilités de « remplacement » d’un liquide de frein par…un autre :
Les liquides de frein DOT 3, 4 ET 5.1 sont à base d’esthers ( association moléculaire d’alcool et d’acide carboxylique )
Le DOT 5 est à base d’huiles de silicones …non miscible avec les autres !
Donc, on comprendra facilement qu’il faut respecter les spécifications du constructeur et ne pas jouer au « petit chimiste ».
Afin d’éviter de mauvaises surprises, utilisez toujours le fluide d’origine prévu par le constructeur. A défaut on peut le remplacer par un fluide compatible mais avec des caractéristique de performance ascendante ( DOT 4 remplacé par DOT 5.1 par exemple )
Un doute, pas sûr, pas confiance ? On ne saurait blâmer le Sage…et dans ce cas là mieux vaut s’adresser à son mécano habituel ( DS ou autre ).
Voilà qui vient clore ce chapitre d’information ; non exhaustif, sur l’art de surveiller les éléments vitaux de votre machine. Si vous l’aimez beaucoup et qu’en vous l’entretenez bien, elle vous le rendra !
Bonne route à tous.
Envoyé de mon iPad en utilisant Tapatalk Pro
, c’est toujours un plaisir de partager le fruit de ses lectures. En ce moment c’est plutôt « mortel ennui » pour les balades vu que je me suis bien tordu la cheville.
