Ne sachant pas encore ce que je ferai en 2018, je décide de m'inscrire à une course sur piste pour sonder le terrain : Ambiance, niveau de plaisir, niveau exigé.. Avec une KTM 1290 quoi de mieux que la SuperDuke Cup qui se déroule au sein du Challenge Protwin ? La finale du Challenge et de la SuperDuke Cup se déroule le 05 novembre au Mugello.. Je n'aurai aucune pression puisque je ne joue rien..
Dans cette optique je participe à un stage sur piste à Ales avec la De Radigues School histoire de corriger quelque peu les défauts, prendre de bons conseils.. C'est une réussite, je parviens à améliorer mes temps de plus de 3 secondes au tour sur cette piste que je commence à connaitre. Ce qui me vaudra la récompense de pouvoir tourner en niveau expert pour les prochaines fois
Jeudi 02 novembre, direction l'Italie et le circuit du Mugello pour la première compétition sur piste
Mais quel Kiff !!! Je n’en reviens pas.. C’est juste indescriptible tellement c’est bon..
Une ambiance super comme on les aime ou personne ne se prend la tête.. De franches rigolades, de l’entraide, de la simplicité et des apéros.. Rien que ça valait le déplacement
Pour une première participation en compétition sur piste je suis plutôt détendu.. En même temps c’est un peu normal, je suis là pour prendre du plaisir, je n’ai rien à jouer.. Je souhaite juste goutter à une nouvelle expérience.. Voir comment ça se passe et m’amuser.
Le circuit du Mugello, très rapide..
Ne connaissant pas le circuit du Mugello, j’ai bien sûr essayé de le découvrir en vidéo histoire de gagner du temps mais je sais que ce n’est pas suffisant. Nous avons deux séances d’essais libres le samedi avant deux séances qualifs.. C’est un peu court pour prendre ses repères mais il faudra faire avec.
La première séance est quelque peu piégeuse, il y a de nombreuses traces d’humidité sur la piste (il a plu la veille) mais c’est pas gênant puisque je roule en essayant de prendre des repères visuels, de valider des trajectoires possibles.. Parti avec des plaquettes neuves (non rodées) je ne peux qu’enrouler sans chercher à tester les points de freinages.. J’en profite pour faire mon rodage.. Je suis d’ailleurs très surpris à l’issu de cette séance de voir que je pointe en 14ème position.. devant Laurent Filleton et Pierre Lemos, pas loin de Fred Protat.. (vu l’écart de talent qui nous sépare.. j’estime que 3 secondes c’est pas loin) mais je sais pertinemment que ça compte pour du beurre et je ne me formalise pas ni ne m’emballe..
Les pendules sont d’ailleurs remises à l’heure dès les premières séances qualif ou je pointe en 22ème position avec un temps de 2.10, puis en 24ème au cours de la seconde qualif avec un temps de 2.12.. Entre deux, j’ai essayé de forcer les freinages en les retardant mais je n’ai pas encore une connaissance du circuit suffisante pour que ce soit efficace.. je freine plus tard et plus fort mais du coup je perds trop de vitesse et c’est nettement moins bon.. mais ça servira..
Je mentirai si je disais que je ne souhaitais pas faire mieux, mais je m’en contente parce qu’il y a du niveau voir du gros niveau devant. Et puis mon objectif pour cette première était de ne pas être dernier.. Objectif rempli pour l’instant
Dimanche jour de course
Comme d’habitude lorsque je dois aller faire de la moto, je me réveille tôt (un vrai gamin).. Je sens une douce pression monter d’autant que la météo est annoncée pluvieuse et je n’aime pas la pluie..
La météo annonce la pluie à partir de 10h, soit l’heure de départ de la première course.. J’ai beau scruter le ciel (avec Alain Frattini) pour déceler une amélioration, la météo semble juste.. Jusqu’au dernier moment je suis prêt à mettre les pneus pluie mais mon optimisme à rouler sur le sec est le plus fort et je me dis qu’il y a une chance que ça reste sec une bonne partie de la course.. Ce sera donc en Pirelli SuperCorsa.. Alain Frattini (merci copain) me conforte dans cette décision.. il fait pareil. Beaucoup de courageux partiront en Slick..
Nous voilà parti pour un tour pour nous mettre en position sur la grille que la pluie fait son apparition sur le haut du circuit.. La direction de course retarde le départ de 5 mn laissant à nos pneus le temps de refroidir.. La poisse ! Je pensais partir dans la foulée, je n’ai pas pris de groupe électrogène pour les couv.. Tant pis, en rallye nous avons l’habitude de partir dans des conditions précaires.. le tour de chauffe servira à faire chauffer et je partirai prudemment.. Tellement prudent que je ne cherche pas à gagner de positions et me fait passer par Alain Frattini parti comme une balle.. en grande forme..
J’évite de me mêler à la bagarre en demeurant un observateur attentif. Tellement observateur que dans les deux pif pafs qui suivent je me fait faire deux intérieurs qui m’obligent à redresser.. Les mots ne suffisent pas à vous décrire ce que je ressens à ce moment là.. J’ai d’un coup une montée d’adrénaline qui m’envahit, le sentiment de m’être fait violer.. A put.. c’est comme ça, c’est comme ça que ça marche.. Le round d’observation est terminé ! GAAAAAZZZZ ! Je cherche un passage dans Arrabiatu 1 sans le trouver.. décide d’élargir pour plonger plus corde dans Arrabiattu 2 et disjoncte totalement pour faire les freins, dans le virage suivant, aux deux qui viennent de me passer.. à la prise des freins, l’arrière de la moto balaie la piste, le pneu avant conserve tout son grip (ce qui a le don de me donner une confiance indescriptible) je lâche les freins et je plonge.. non mais.. des fois.. Je sens à ce moment là un plaisir immense monter, de ceux qui vous transcendent.. je passe la ligne en 23ème position soit une place de mieux que sur la grille..
La moto fonctionne à merveille, le grip du pneu avant est sensationnel, je n’hésite pas à prendre les freins tard, l’arrière glisse légèrement à la remise des gaz sur l’angle mais l’électronique (que j’ai pris le temps d’essayer sérieusement depuis ma chute au rallye de Mauves) veille et me mets en confiance..
Je m’éclate en remettant du gros gaz ponctué de weelling suivi de prise de freins bien franches.. Le pied, l’extase.. je me régale.. et revient sur les concurrents de devant qui semblent moins à l’aise.. Je ne calcule pas trop et double en continuant à m’amuser.. Au second passage je suis en 17ème position..
J’aperçois le gilet Air Bag de Pierre Lemos devant.. que je ne tarde pas à doubler pour passer la ligne en 14ème position au 3ème passage..
J’ai soudain un doute.. Quelque chose cloche..
Ce n’est pas normal de remonter aussi vite sur les concurrents pourtant théoriquement plus rapide.. je baisse un peu de rythme pour bien observer les drapeaux des commissaires de piste.. A part les drapeaux de changement d’adhérence je ne vois rien.. nous sommes bien toujours en Course.. je repars de l’avant en me disant qu’on fera les comptes à la fin.. et continuer de doubler.. Je passe à nouveau la ligne en 10ème position cette fois ci.. Je ne le sais pas encore mais je suis le 4ème plus rapide en piste à ce moment là.. 
Et soudain, je reviens sur deux concurrents.. Je n’en crois pas mes yeux.. C’est mon pote Laurent Filleton qui est dans la roue de José Lattuada.. Je les trouve dans la descente qui va vers Arrabiatta 1.. Je suis tellement étonné du faible rythme de Laurent que je regarde à nouveau les drapeaux.. Je n’ose pas le passer tout de suite.. Je ne veux pas le surprendre et le mettre en danger.. J’attends donc de le passer proprement sur un freinage et me retrouve 8..
Ce qui a le don de le réveiller de manière instantanée.. Il me fait les freins au bas de la ligne droite.. Ah.. bien décidé à ne pas en rester là.. je le recolle direct en attendant l’ouverture pour le passer de nouveau.. lorsque je vois un drapeau rouge s’agiter.. Chiotte, j’aurai bien aimé que ça continue.. Je me régalais bien..
La direction de course entérine le résultat de la course au passage précédant. Je suis donc 10ème au général mais la n’est pas l’essentiel.. Je me suis régalé. C’était génial, topissime. Laurent conserve son podium en SuperDuke Cup, je me contente sans problème de la 4ème place inespérée au départ de cette course. Même si rentrer le "bûcheron" ne m’aurait pas déplu
La seconde course est elle déclarée WET dès le départ.. On se demande pourquoi..
Trop occupé à faire chauffer mes pneus pluie, je ne prête pas trop attention aux problèmes de buée sur les lunettes.. je roule visière entre-ouverte et ça se passe moyennement bien.. Trop absorbé par le grip des pneus, je n’ai pas le réflexe d’enlever les lunettes de retour sur la ligne avant le départ.. Erreur fatale..
Dès la course lancée je comprend mon erreur mais il est trop tard.. A chaque respiration, je ne vois absolument plus rien.. Durant deux tours, j’essaie de solutionner le problème en entrouvrant la visière mais celle ci se referme dès que je prend de la vitesse.. sans compter l’eau sur les lunettes à chaque ouverture de visière.. Je prend la décision de ne pas gâcher ce formidable week-end.. et décide de rentrer au stand et d’arrêter..
Merci à tous les copains pour ces bons moments, merci Ktm En France pour votre accueil.
Merci à toutes les copines et copains pour vos messages bien sympathiques, à tous ceux qui me soutienent plus discrètement mais pas sans passion.
Merci à ma femme de m’avoir accompagné, tu es formidable et c’est aussi pour ça que je t’aime
Je me suis régalé
Je ne sais pas encore exactement ce que je ferai l'année prochaine, mais le circuit ne sera pas délaissé.. J'ai d'ailleurs pris l'engagement de faire la première du Challenge Protwin & SuperDuke Cup au Castellet le Week-end du 15 mars 2018
Conscient que ma condition physique de 2017 était bien trop juste pour ne pas dire inexistante, j'ai commencé la préparation de 2018 depuis une semaine..
NB : Le Protwin héberge naturellement des twins et notamment pas mal de Panigale..
Stay Tuned
