Et là, je trouve que cela a encore passé très vite ! Preuve que ces quelques jours ont été magiques.
Mais voilà, le compas du bord vient d’indiquer le cap à suivre et c’est : en route pour notre port d’attache. Cependant je me rappelle quelques réflexions d’éminents penseurs et autres Érudits de la Vie, dont celles-ci :
Si vous pensez que l’Aventure est dangereuse, je vous propose d’essayer la Routine... Elle est mortelle !
Paul Coelho.
Et,
Voyager vous laisse d'abord sans voix, avant de vous transformer en conteur.
Ibn Battuta.
Mon fier Vaisseau est à nouveau flanqué de ses valises, toujours aussi lourdes. Je grimpe en selle, d’un même poids et cependant plus léger de quelques soucis évanouis. Quelques derniers mots échangés avec nos hôtes au commerce d’hébergement ; que l’on aurait pu croire si semblables à d’autres, mais si différents dans leur exceptionnelle gentillesse.
Quelle chance d’avoir rompu avec la routine, quelques jours. Juste le temps d’oublier des refrains trop connus pour en apprendre d’autres. Éphémères, mais riches d’un terreau sur lequel je cultive de nouvelles connaissances ; naturelles et humaines, elles-mêmes donnant matière à dire, conter et raconter.
La tête bien pleine d’images de paysages si semblables et ; étonnamment, si différents. Ces sourires recueillis et ces paroles échangées avec des « inconnus » qui ne le sont plus.
Une nouvelle balade, un même « bitume », et pourtant si changeants eux aussi.
La température moteur grimpe, on embraye et on roule enfin, n’offrant plus qu’un dos tourné mais accompagné d’un pouce levé bien haut.
Nous retournons sur ces allées d’asphalte, tapis sur lesquels nous avons voyagé avec tant de bonheur. Saint-Trinit est déjà derrière nous, Banon est pour bientôt. On roule toujours nous remplissant les yeux de ces horizons verdoyants et, au virage vers Forcalquier nous « tombons » sur un antique village empierré posé sur un embryon de colline : Le Rocher d’Ongles.
Allez, cela vaut bien une image. Je stoppe et ma compagne se transforme en assistante-photographe. Encore une « découverte ».
Le Rocher d’Ongles…
C’est dans la boîte. Nous repartons, la route quasiment pour nous. Seuls au Monde ? Non, mais l’impression est bien là. Le « Détentomètre » est en pleine zone verte. Je ne roule pas, je plane !
Arrive dans notre champ visuel la Cité de Forcalquier. Haute-Provence nous revoilà.
La traversée s’effectue avec les mêmes négociations qu’à l’accoutumée. On surveille ; devant nous, un sujet de Sa Majesté, un peu égaré, mais néanmoins à droite. C’est bien. On quitte la zone Euro, mais on se souvient comment on s’y déplace...
Tant mieux. Cela évitera quelque froissage de tôle, injures gauloises et mésentente cordiale. Nos trajectoires finissent par diverger et la relaxation revient. On va continuer comme cela jusqu’à Oraison. On y passera sans entendre le moindre chant funèbre et nous allons bientôt atteindre Valensole.
Une halte est prévue au petit musée de la Lavande que nous connaissons bien. On va y faire quelques emplettes et modestes présents à ramener pour notre entourage et une Eau de Cologne couleur....lavande !
Bon, impossible de traverser le cœur du village. Route barrée, feux clignotants, etc, etc.
Mais, mais...où est donc l’itinéraire bis ? Y’a pas mon bon monsieur ! Ok, pas de bison, mais soyons futés !
Me fiant à mon orientation de cap à l’estime je finis par décrire une belle parabole en périphérie du village et j’arrive ; enfin, à retomber sur la Route de Gréoux-les-Bains. Le fameux musée / boutique de la Lavande est à la sortie du village direction Gréoux. Mais voilà, si c’est facile d’y aller en traversant le cœur du village, c’est moins évident quand on doit éviter le centre...
Well, on finit par stopper et ma douce étant partie faire quelque razzia lavandine, je parque ma machine sur le seul coin d’ombre disponible. Le soleil n’est pas loin de son zénith et ça commence à taper dur question UV+IR.
Le Musée / boutique de la Lavande
Nota : l’entrée se trouve à gauche et en descente.
Voilà, on remplit les derniers espaces vides (?) des Valises et autre Top-Case et on redémarre.
Greoux, Vinon, Rians furent « avalés » sans forcer mais à la bonne allure. A la sortie de Rians on avise une aire de pique-nique... Ouaip, mais question qualité de revêtement c’est du brutal !.... un bitume évaporé en poussière nous transforme l’aire de repos en plateau d’exercice Off-Road !
Alors, voyons, voyons...on accélère pas, on y va au filet de gaz, on touche pas au frein, on serre les fesses mais en les décollant un tantinet de la selle...on met surtout pas le guidon en butée...
Well-done ! J’ai réussi à franchir le rubicond. Allez, Engine Off . On béquille et on se jette sur la bouteille de flotte pour compenser toute mon « eau » que j’ai perdue en moins de trente secondes.
Pu...que je déteste ces terrains non stabilisés avec un mulet de plus de 230 kg chargé à bloc et en duo....Argh ! Le flemme de chercher plus loin.
On se refait la même en repartant et toujours sans le moindre bobo. Mais j’y remettrai plus les roues, promis
On repart enfin, la « coolitude » revenant sous les casques et peu à peu on retrouve les routes connues de notre département.
On arrivera avant l’heure de pointe, sans encombre. Cuits, fatigués mais heureux. Encore quelques épaisseurs à relier dans l’Album Souvenirs et, plus que jamais, heureux de rouler avec cette machine extraordinaire.
Je laisse les derniers mots au Poète :
…Voir un univers dans un grain de sable
Et un paradis dans une fleur des champs,
Retenir le Temps dans la paume de ta main
Et l’Eternité dans une heure...
William Blake ( Auguries of Innocence )
Metal Rouge - Juin 2022.
Envoyé de mon iPad en utilisant Tapatalk Pro
![:]](./images/smilies/8.gif "Dan.San"){kind=small}
….et les autres lecteurs qui suivent mes modestes RT 
….
et pourtant.
….Vous avez remarqué que une balade, un voyage ; petit ou grand, présente cette singularité de vous faire dépenser quelques sous. Cependant c’est le seul cas où après avoir dépensé cet argent…vous devenez plus riche 
….c’est terrible ça 
