Alors voilà, l’idée étant de balader avant que le soleil commence à me cuire à point sous mon blouson, je suis parti de bonne heure, peu après le lever du jour, vers 07h00.
Bien m’en a pris puisque température et circulation s’étaient accordées pour une ambiance « relax ».
Allez, premier but, le petit Port du Niel, tout au bout de la presqu’île de Giens. Un bout du Monde !
Le petit Port du Niel
Après c’est Mare Nostrum ! La Multistrada n’ayant pas l’option « amphibie » au catalogue, on est resté bien au sec pour apprécier ce petit port, relativement plébiscité par le monde cinématographique…
Pour l’anecdote, il a servi à Luc Besson pour quelques plans-séquence de son film « Le Grand Bleu », en 1988. Également en 1992, Mireille Darc et Amélie Pick s’y donnaient la réplique dans la mini-série « Les Cœurs Brûlés ».
Ce matin il est bien calme avec un ou deux pêcheurs sur leurs « Pointus » pour une sortie en mer ou en revenant.
Le temps de faire un ou deux clichés et hop, on repart en sens inverse, direction La Tour Fondue, port embarcadère pour l’Ile de Porquerolles….
La Tour Fondue
Là, c’est un peu plus contrasté par les flux et reflux touristiques. Il y a bien longtemps j’y venais avec une équipe de plongeurs et on « pouvait mettre à l’eau » notre barcasse à grenouilles en utilisant un plan incliné hors d’âge mais bien pratique. Aujourd’hui disparu
De nos jours c’est bien plus triste. « Ils » ont bâti un embarcadère couvert pour mettre à l’abri les « estivants » mais c’est très moche et à côté des vestiges de la Tour défensive datant du XVIIe siècle, dont l’initiateur semble être le Cardinal de Richelieu vers 1634, ( plusieurs avis divergent quant à son maître d’oeuvre !).
Bref, bâtir du moderne à côté, ça « gâte un peu » le panorama. Aussi, je vous épargne le cliché.
Le temps de boire un peu d’eau fraîche et, hop ! En selle. Je repars vers les Salins d’Hyères, direction un autre bout du Monde : Port Pothuau. Pour y aller, on peut longer le bord de mer en passant sur la route littorale …
…longeant l’Aeroport de Hyères-le-Palyvestre et poursuivre vers l’Aiguade et les Salins, puis Port Pothuau. Vous ne pouvez pas vous tromper, c’est toujours tout droit !
Ce petit port situé tout au bout des Salins d’Hyères doit son nom à Pierre Louis Alexis Pothuau, Officier puis Ministre de la Marine au XIXe siècle.
De nos jours Port Pothuau est rattaché administrativement à la commune d’Hyères les Palmiers et recèle une zone Militaire, embarcadère des personnels de La Défense travaillant sur l’Ile du Levant, une des Trois Iles d’Or ( Porquerolles, Le Levant et Port-Cros )
Pendant la seconde guerre Mondiale, il fut transformé en place forte par l’Occupant Allemand. Quelques traces subsistent au travers des vestiges de fortifications militaires, et demeure encore sous contrôle de la Marine Nationale ( appontements navettes militaires et CTM ( Chaland Transport de Matériel).
Au bout du bout du bout on « tombe » sur un parking jouxtant une plage et une zone naturelle protégée où viennent nicher temporairement beaucoup d’oiseaux migrateurs, (flamands roses, grues cendrées , hérons etc, etc… ), photographes, à vos appareils !
Une petite pause, un coup de flotte et….une voix qui me demande :
- Vous en êtes content de cette Ducati ?
Un brave motard, piéton pour l’occasion, n’a pas pu s’empêcher de venir « blaguer » avec le Multifada en balade.
Un peu que j’en suis content…et nous voilà partis à parler moto sur un banc avec en guise de décor le panorama d’un bord de mer.
Note motard à un peu tout « eu » comme bécanes avec une tendresse particulière pour la MT-10, le petit monstre vitaminé de la firme aux Trois Diapasons…
Il a cédé aussi aux sirènes Bavaroises, mais en a été déçu ( GS, sXR…) et aimerait bien goûter à la Sauce Bolognaise ! Ben tiens …n’a plus de V2 desmo, mais la V4 la remplace et donc il est bien tenté.
Il me demande mon avis sur le DS de La Garde. Pas de problèmes pour l’instant. Mais comme tout cela est très subjectif et pouvant être sujet à révision, je lui conseille d’aller y faire un tour et ; pourquoi-pas, un essai. Rien de mieux que de se faire sa propre idée.
Qui sait, peut-être un Multifada en devenir. Nous verrons bien.
Sur ces quelques partages nous prenons mutuellement congé et…c’est reparti. C’est fou ce que cette bécane attire les gens. Bien compréhensible tout ça.
J’étais déjà bien content d’être en balade et plus encore d’avoir rencontré ce motard avec qui j’ai pu discourir un peu de notre passion commune. Après ça, comment ignorer les aptitudes au « lien social » qu’engendre la moto. Tant pis pour les grognons.
Ce qui est extraordinaire c’est de constater avec quelle facilité cette machine instaure ; par elle-même, le contact, la communication, la spontanéité….Ils ont fait fort nos amis Italiens !
Bien, allez, on ne s’endort pas et on file tranquillement vers l’intérieur des terres. Direction Pierrefeu-du-Var puis on enchaînera sur le petit Col de la Bigue.
Comme souvent, j’avais prévu une petite boucle avec pour point tournant les environs de Rocbaron et La Roquebrussanne.
C’est un petit parcours plaisant où le ruban d’asphalte traverse quelques étendues agricoles et viticoles avant de rejoindre ; à nouveau, le trait de côte et la cité Toulonnaise. Pas de quoi écrire séance tenante à « Voyages Moto », mais parcours de petite sortie et peu éloigné de mes pénates.
L’intérêt de partir tôt est qu’on évite les fortes chaleurs et ; pour le décor, la lumière rasante du Levant donne une tonalité aux paysages traversés qui a ma préférence question « piqué » d’image.
Un lourdaud corrodé en forme de petit camion-benne me bouche l’horizon et fait tomber ma vitesse sur le rythme « traînard asthmatique »… Bon, horizon dégagé, personne en face. Je tombe un rapport et on passe momentanément en vitesse prohibée…
Ah, pas bien ça ! Mais c’était juste le temps de laisser sur l’arrière nos besogneux au véhicule poussif. En plus un diesel mal entretenu ou mal réglé diffusant un nuage noir en guise de sillage.
Beurk ! Évitons la nausée.
Oups, ça grimpe vite question vitesse alors revenons à une allure plus raisonnable. La sérénité revient et j’aborde la branche retour en descendant vers la Vallée du Gapeau.
Pas de doute, on revient vers « la Civilisation » et ses cohortes de véhicules se suivant comme à confesse… Fin de la tranquillité. Les touristes et vacanciers sont bien là. Prudence car j’aperçois de plus en plus, sur mon azimut de visée, les « feux arrières » qui s’allument fréquemment.
C’est pénible tous ces conducteurs n’ayant pas le goût de rouler avec une allure stabilisée. Ça ne sert à rien de coller au derche de celui qui est devant, il n’ira pas forcément plus vite. Et puis conduire « au frein »…très mauvaise idée selon moi.
Mais, comme toujours, il y a dans le lot des conducteurs sympas. Dès qu’ils le peuvent, certains me laissent assez d’espace pour remonter la file en se serrant un peu. J’apprécie, comme de juste.
Je m’arrêterai une dernière fois pour compléter mon réservoir afin de partir « full » lors de la prochaine sortie et ensuite direction la maison. Il est temps, le soleil commence à …faire suer, au sens propre, et la densité de circulation ne stimule pas pour continuer.
Pas très loin, pas très vite, mais toujours avec joie. Demain, c’est grand nettoyage et petit entretien de la Belle.
A plus les Fadas, pour de meilleurs CR
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, merci Papagayo... Heureux d’avoir pu te distraire un peu avant de reprendre…le taf ! Je compatis, j’y suis retourné aussi.
). Ensuite, c’est toujours étonnant de résider depuis plus de trois décennies dans la même région et d’y découvrir encore des « sites » inconnus, ou, mal connus 
…Pas chauvin….réaliste 
