Le point de départ de la balade du jour se situera là où la précédente s’est temporairement achevée, à savoir à La Tour Royale.
Pour ceux qui auraient manqué le premier épisode, voir ce post :
https://www.ducati-multifadas.com/phpb ... f=8&t=4182
On va démarrer du parking du Parc de la Tour Royale et enchaîner par la route en corniche longeant les plages du Mourillon , le Fort Saint-Louis, puis on poursuivra jusqu’au Pradet. On bifurquera vers la plage de La Garonne pour aller visiter le massif de la Colle Noire et le musée de la Mine de Cap Garonne.
Ensuite, toujours en suivant ; au plus près possible le bord de mer, on se dirigera vers l’Almanarre, la Route du Sel, le Mémorial de l’Aéronautique Navale, en hommage aux Marins du Ciel disparus en mission, les Salins d’Hyères et on bouclera aux abords de la Commune de Pierrefeu-du-Var, histoire de jouer les prolongations routières.
Le menu à la carte :
Le Fort Saint-Louis
La Tour Royale n’est pas le seul édifice fortifié dans cette zone que constitue l’entree/sortie de la Rade de Toulon.
En effet, en prenant le Littoral Frédéric Mistral, on va très vite apercevoir un ouvrage de défense côtière « posé » sur le bord de côte, en contrebas duquel existe toujours un petit port de pêche : le Fort Saint-Louis.
Initialement nommé le Fort des Vignettes, c’est une tour à canons édifiée à Toulon en 1534 par l'ingénieur Saint-Rémy, à l'initiative de François 1er, dans le but de protéger la ville des incursions sarrasines et des pirates.
Il sera considérablement amélioré sous le règne de Louis XIV, de 1692 à 1699. la mission revint à Antoine Niquet, ingénieur en chef des fortifications, qui sera associé à Pierre Puget et Vauban
Détruit en 1707, lors du siège de Toulon, il fut reconstruit à l’identique et prend définitivement le nom de Fort Saint-Louis.
Actuellement propriété de la Marine Nationale, Club Nautique et Cercle Naval il, n’est pas ouvert au public sauf lors des journées du Patrimoine.
Il est à noter qu’un magnifique spectacle pyrotechnique se déroule chaque année ; l’Embrasement du Fort Saint-Louis durant les festivités nocturnes du 15 Août.
Pour les visiteurs de passage intéressés par cet événement je vous recommande de « prévoir » suffisamment d’avance pour trouver un lieu où « se poser » car c’est très très difficile d’y accéder sans....précautions. Pour mémoire en 2022 plus de 70.000 personnes se sont massées sur les plages du Mourillon pour assister au spectacle ! Bref, pas gagné. L’idéal étant d’y aller à pieds car en « caisse » ou même en moto c’est tout simplement...infernal !
On laissera le monument pour suivre, toujours la même route mais prenant le nom de Corniche Général de Gaulle , direction le Pradet. Arrivé dans cette localité il faudra ne pas louper la bifurcation « à droite » pour se diriger vers la Plage de Cap Garonne, puis le petit port des Oursinières. A moins que vous ne souhaitiez y faire une halte, au premier rond-point avant de descendre vers les Oursinières, on prendra la direction du Musée de la Mine de Cap Garonne. Pas d’inquietude, c’est bien indiqué.
Le Musée de la Mine de Cap Garonne
Encore une chose étonnante à découvrir en suivant le bord de mer. Comment se fait-il qu’il y ait eu une exploitation minière si proche d’un bord de mer ?
On va s’y arrêter un peu, au propre comme au figuré, car l’histoire de ce lieu est tout à fait singulière.
Nous sommes à une douzaine de kilomètres de Toulon, pas très loin de ce qui allait devenir l’agglomération du Pradet, dans un massif géologique du nom de La Colle Noire.
En 1857, Messieurs Layet et Martel qui sont marseillais et négociants en charbon demandent l'autorisation d'exploiter une carrière de pavés de grès à Cap Garonne.
Le Maire de la commune de La Garde ( le Pradet n’existait encore pas ), Monsieur Marius Olive ( ça ne s’invente pas ! ), s’aperçoit que les matériaux extraits recèlent du cuivre et du plomb. Contre une indemnisation financière il accorde aux Marseillais le droit d’exploiter une concession minière.
Pas fou l’édile ! Il avait compris qu’une des règles premières pour « s’enrichir », c’est de faire bosser « les autres ».
En 1862, sous Napoléon III, l’exploitation commence en faisant « venir » des mineurs italiens pour extraire avec force coup de pelle et pioche les minerais de cuivre et de plomb.
Mais la teneur en cuivre est très faible ( moins de 3% ). Martel et Layet s’aperçoivent vite que la mine n’est pas rentable.
Il faut savoir qu’a l’époque le traitement du minerai était fait en.... Pays de Galles !
Entre les coûts prohibitifs d’extraction, les frais de transport pour traitement et d’autres aléas de l’Histoire, la mine finit par fermer ses portes aux alentours de 1916.
De 1933 à 1956 Elle est plus ou moins laissée à l’abandon, ouverte à divers pillages, devient ; temporairement, une champignonnière avant de se révéler digne d’intérêt scientifique pour les minéralogistes du monde entier car elle contient des micro-minéraux.
Enfin en 1984, les maires des communes du Pradet, de La Garde et de Carqueiranne sont conscients de l'intérêt culturel et historique que représente un tel site sur leur territoire. De plus, la qualité exceptionnelle de l'environnement incite les autorités locales à protéger et à mettre en valeur ce patrimoine d'intérêt national et européen. La mine est en effet située au coeur d'un massif boisé de 300 hectares particulièrement protégé. Les trois communes propriétaires des lieux se constituent en syndicat intercommunal et décident de fermer la mine pour faire cesser le pillage, mais aussi pour des raisons de sécurité.
En 1990, la décision est prise de réaliser un parcours de 300 mètres et des salles d'exposition à l'intérieur de la mine.
Le 9 juillet 1994, le Musée de la Mine est inauguré.
De plus le massif a été aménagé en parcours sportif et pédestre qui permet à tous de prendre une fameux « bol d’air » en bord de mer. L’accès au parc pour uniquement se balader est gratuit et un parking conséquent permet de laisser son véhicule que l’on retrouvera après une promenade en boucle sur le parcours partagé entre Terre...et Mer !
La visite du Musée de la Mine est aussi intéressante, bien que payant, 6,30 € pour une durée de 1h30.
Bien-sur je recommande quand même le passage, même si vous ne vous arrêtez pas, ne serait-ce que pour le plaisir de rouler sur une petite route ( le chemin du Bau Rouge, puis chemin du Canebas ) avant de rejoindre Carqueiranne.
L’intérêt est qu’on reste pour une bonne partie sur un trajet agréable, peu fréquenté ( hors saison touristique, Off-course ! et permettant une vue panoramique sur la mer avec en point de visée la Presqu’ile de Giens, l’Ilôt des Fourmigues ( petite île rocheuse au large de Giens ).
Au sortir du Massif se la Colle Noire, en rejoignant Carqueiranne on prendra la direction de Hyères, par la route de l’Almanarre, haut-lieu des adeptes de la Planche à Voile et du Kite-surf.
La Route du Sel
Pour les amoureux de balades historico-touristiques, les sportifs et autres photographes, la Route du Sel commence au Rond-Point de l’Almanarre et rejoint la presqu’île de Giens.
Il est malheureusement impossible d’y circuler avec un engin motorisé car la Route est fermée à la circulation de tout véhicule sauf les vélos, VTT et autres cycles.
Néanmoins le parcours est bien plaisant là-aussi pour les passionnés de nature et de photographie car la Route du Sel longe les étangs des Pesquiers, autrefois exploités comme « pêcheries » puis en marais salants.
Les étendues des anciens marais sont devenus des havres de paix et d’escale pour nombre d’oiseaux migrateurs dont les plus connus sont les Flamands Roses.
Tout au long de la route des belvédères sont aménagés pour permettre une vue en surplomb des étangs et leur faune si particulière.
Je recommande d’y venir « au couchant », vous aurez la lumière solaire « dans le dos » et d’excellentes conditions de prise de vue. A moins que vous ne préfériez ; comme votre serviteur, de « jouer » avec la lumière de l’Aube… Des parkings aménagés ( 300 places environ ) sont disponibles pour laisser votre véhicule au plus près.
L’histoire de la Route du Sel et des Salins des Pesquiers est riche et complexe et il serait bien trop long d’en résumer les différents évènements ayant émaillé la destinée de ce site unique, en quelques...lignes !
Néanmoins, et pour en savoir plus :
https://www.hyeres-tourisme.com/lhistoire-du-sel/
Aujourd’hui cela représente une superficie de 550 hectares de zone protégée et inscrite au Conservatoire du Littoral.
Si vous souhaitez en explorer toute l’histoire je vous conseille de vous diriger vers la commune de La Capte, de l’autre côté ( au Rond-point de l’Almanarre, prendre la route des Marais, direction Giens ), où se trouve l’entree du domaine ouvert au public en visite guidée.
Vous apprendrez comment des pêcheries initiales le site devint un des hauts lieux de la production de ....sel, avant de devenir un site naturaliste classé.
Le sel... substance « chimique » naturelle est nécessaire et vitale pour tout les êtres humains et nombre d’animaux.
Nous en avons besoin quotidiennement d’une « ration » entre 1 et 2 grammes par jour. Sans cela, notre organisme ne pourrait fonctionner normalement.
On va éviter le cours de physiologie, mais sachez que sans le sel, le Chlorure de Sodium (NaCl, pour les chimistes) notre survie est impossible à plus ou moins brève échéance.
Idem dans le contraire ou les excès génèrent d’autres problèmes tout aussi....critiques !
Par ailleurs, le Sel à servi dans maintes transactions commerciales, dans l’Antiquité notamment . Le Sel, dans cette acception a donné une signification de valeur rémunératrice en donnant le mot « salaire », et par extension pour le récipiendaire, le mot « salarié ».
Encore de nos jours il existe des endroits sur notre planète où le Sel est rare. De fait, certaines peuplades sont assujetties à parcourir nombre de kilomètres ; souvent à pieds, pour acquérir ce précieux produit.
Bref, vous comprendrez pourquoi dans l’Histoire et les Cultures cet élément chimique a été et demeure d’importance.
En doux Pays de France nous avons une production diverse que la plupart des cuisiniers et des gourmets connaissent bien.
Que ce soit le Gros Sel, le Sel Fin, La Fleur de Sel ( de Guerande, de l’Île de Ré ou de Noirmoutier ) aux Sels additionnés d’aromates.
D’autres Sels, plus rares et moins connus sont « produits » par Mère Nature et récoltés partout dans le Monde, parmi lesquels on peut citer le Sel Rose de l’Hymalaya.
Ainsi un élément « chimique » naturel est une condition sine qua non à la Vie, alors que d’autres se révèlent ; bien qu’humainement exploités, dangereux pour notre pérennité.
Mais ceci est...une autre histoire !
Avant ou après, comme vous le souhaitez une petite visite s’impose sur la colline de Costebelle où figure un imposant monument en mémoire des équipages de l’Aéronautique Navale disparus en mission, autre lieu de mémoire, surplombant une vue imprenable sur l’Aeroport de Hyères-le-Palyvestre qui est aussi la Base Aéronavale de Hyères.
Le monument est situé tout à côté de La Chapelle Notre-Dame de Consolation sur la colline de Costebelle, elle-même sise l’Almanarre et la Route du Sel.
Le Mémorial de l’Aéronautique Navale
Érigé en 1986 au sommet de la colline de Costebelle sur décision de l'amiral chef d'état-major de la marine.
Ce mémorial est dédié aux marins-aviateurs tombés en service commandé en Méditerranée depuis la création de l'aviation navale en 1910.
Un monument similaire existe aussi en terre Bretonne, au Cap de la Chèvre ( Finistère ).
Ces marins sont aussi des aviateurs et c’est un « métier » particulièrement exigeant et dangereux. En dehors des faits de « guerre » ces équipages remplissent aussi des missions de service public, les missions S.A.R. ( Search and Rescue ...recherche et secours, pour les non-anglophones NDLR ).
Un peu comme les sauveteurs en mer, ils « décollent » quand les autres aviateurs...restent au sol !
Vols par tous les temps, de jour comme de nuit 365 jours par an un équipage aéroporté ou héliporté est d’alerte sur nos bases aéronavales et beaucoup de marins professionnels ou plaisanciers sont encore de ce monde grâce à eux.
Malheureusement il est arrivé que certains équipages de l’Aéronavale sont encore « en vol pour l’Eternité ».
Nous voici au terme de cette balade côtière où se conjuguent découvertes, culture et mémoire.
Enfin, comme j’avais encore envie de rouler, j’ai quitté Hyères en direction de Bormes-les-Mimosas mais en obliquant vers Pierrefeu-du-Var au niveau du Pont du Général Ducournau qui permettra de se diriger vers L’agglomération en empruntant une route bien plaisante .
En espérant que ce style de CR/RT vous aura apporté idées de balades, distraction et autres informations permettant d’enrichir de petites et grandes histoires au hasard des routes empruntées
Et voilà Pierrefeu-du-Var, point tournant pour remettre le cap vers mon port d’attache en attendant la prochaine balade où il sera, sans doute, question de....vieilles pierres.
Mais ceci nécessitera une autre balade…
À bientôt les Fadas !
Envoyé de mon iPad en utilisant Tapatalk Pro
….et mille pardons pour ne pas avoir honoré l’invitation que toi et ton épouse m’avez fait parvenir. Entre quelques impondérables et mon désir de boucler cette balade puis le CR ( l’ecrire et traiter les images 
) me voilà rendu déjà en fin de semaine de « relâche ».
….merci encore pour ta fidélité à lire mes petits récits. Et oui, notre région est truffée de lieux tout aussi intéressants les uns que les autres et « racontent » des pages entières de l’histoire locale et de la Grande Histoire.
