Veteres lapides semper fabulam narrant ( Les vieilles pierres racontent toujours une histoire ), comme me le disait jadis un légionnaire Romain du nom de Sciencinfus* qui s’en revenait de Corse où il a eu le tort de vouloir imposer sa « science » à l’encontre d’un peuple qui n’en avait pas besoin. Mais en dehors de ses sottises ; qui firent bien rire nos fiers amis de l’Ile de Beauté, il finit par comprendre que ce n’est jamais un pays qui appartient aux Hommes, mais bien le contraire. Et, concernant ce dernier point, je le pense tout à fait juste.
Aujourd’hui je vous emmène en balade sur un petit parcours ; pas vraiment un Road-Trip. D’ailleurs cela me rappelle un autre légionnaire Romain ; du nom de Namaspamus qui disait toujours Pierre qui roule...
Aussi, nous n’allons pas rouler sur des centaines de kilomètres, on va voyager un peu dans l’histoire de ces lieux aux vestiges de pierre.
En partant de Toulon, on va se diriger vers Ollioules et ses Gorges, route aux multiples virages encaissés dans un défilé rocheux. Au sortir des Gorges on va atteindre le village de Sainte-Anne d’Evenos et nous allons grimper vers le village d’Evenos où nous ferons une première halte.
Ensuite , dans une deuxième partie, on redescendra pour aller vers un autre village autant empierré que médiéval : Le Castellet.
D’autres lieux « empierrés » me viennent à l’esprit mais cela nécessitera une balade un peu plus lointaine. Un futur RT, avec d’autres histoires....
Les Gorges d’Olioulles
C’est un tronçon viroleux, tracé dans une « saignée » du relief où s’écoule un cours d’eau, La Reppe, elle-même affluent issue du Destel qui prend sa source sur le plateau de Siou-Blanc, volumineux massif dans l’immédiat arrière-pays Toulonnais.
La traversée des Gorges est relativement courte, environ 6 km avant d’arriver à Sainte-Anne d’Evenos mais c’est un petit parcours bien apprécié des motards de la région.
Néanmoins, comme toujours il y a une ombre au tableau. Cette route a fait de nombreuses victimes, autant sur deux que quatre roues car elle recèle quelques « pièges » à éviter.
L’alternance de zones sèches et humides, les virages en aveugle où certains ne maîtrisent pas leurs trajectoires et une vitesse une peu trop...optimiste ont entaché de drames ce tronçon sympathique mais très fréquenté.
Si vous y rajoutez les nombreux cyclistes, vous avez une difficulté supplémentaire dont il faut tenir compte.
Pour les randonneurs, plusieurs chemins sont praticables en suivant la Reppe au départ des Gorges puis le Destel où les eaux de ruissellement ont creusé de grandes vasques naturelles dans le massif calcaire. Pour les admirer il faudra abandonner tout moyen motorisé et chausser ses baskets !
Donc, si vous êtes en visite dans la région je vous conseille le parcours au départ de Toulon beaucoup plus intéressant tant d’un point de vue « touristique » que de pilotage moto.
Au sortir des Gorges d’Ollioulles se présente l’agglomeration de Sainte-Anne d’Evenos. On prendra à droite direction Evenos, le vieux village.
Peu avant d’arriver à Evenos, vous pourrez apercevoir sur votre gauche des grandes falaises autrefois exploitées pour en extraire des variétés de marbre et de grès.
Evenos
Il y a quelques millions d’années l’activité volcanique des lieux a donné naissance à un massif basaltique qui donna son étymologie à Evenos ( Nebre qui vient de Ebro,brûler, allumer, noir...)
Le village est « perché » sur un relief à 362 m au-dessus du niveau de la mer, permettant une vue panoramique à 180° de la Rade de Toulon jusqu’à la Ciotat et à nos pieds, de la profonde faille des Gorges d’Ollioules.
Evenos le vieux village présente aussi les vestiges d’un antique château médiéval dont il ne subsiste que le donjon et une partie des murs d’enceinte. Demeure aussi l’ancienne salle des gardes , La Chapelle et la terrasse supérieure.
A l’entrée du village un parking vous permettra de laisser votre machine car il n’est pas possible de « traverser » les différents coins et recoins empierrés autrement qu’à pied.
C’est carrément un « Nid d’Aigle » que ce vieux bourg médiéval .
Des peuplades Celto-ligures (plusieurs siècles avant notre ère), élirent « domicile » en ce lieu puis les Chevaliers de l’Ordre du Temple créèrent une léproserie dans les gorges du Destel voisines. Sur les vestiges d’une tour grecque en ruine, les romains y construisirent un oppidum. Le village fut détruit plusieurs fois par l’invasion de sarazins. Afin de se protéger, les habitants ont donc commencé à ériger le château féodal au Xe siècle.
De nos jours il subsiste une ambiance « hors du temps », surtout si vous venez tôt le matin parcourir ruelles et chemin de ronde.
Ces « vieilles pierres » m’ont permis de réaliser une vue panoramique à 360° incluant le donjon, le chemin de ronde et les vestiges du mur d’enceinte.
Après un traitement de « mise à plat » j’y ai rajouté quelques « effets spéciaux » en post-traitement d’image et cela donné ceci :
Avant :
Après :
Dies Irae ....Jour de colère . Autre manière d’interpréter un paysage et d’imaginer une toute autre ambiance.
Dans une « vision » plus réaliste on notera que même ici, les motards ne sont pas absents !
On peut poursuivre « la balade » en montant par une petite route « sans issue » vers le Fort de Pipaudon ( a la côte 380 m ). Le Fort de Pipaudon (1893-1895) a été édifié par le Général Raymond-Adolphe Séré de Rivières pour contribuer à la défense de la rade de Toulon.
Jusqu’en décembre 2000, cet ouvrage fortifié était propriété de la Marine Nationale et depuis la municipalité d’Evenos l’a « récupéré » officiellement . De nos jours il est utilisé par les services municipaux et pour des activités culturelles.
J’avoue ne pouvoir en dire plus car je n’y suis pas allé . L’intérêt est tout relatif en moto car c’est un « cul-de-sac ». Donc, à part pour les randonneurs je ne suis pas sûr qu’y monter avec sa machine soit une bonne idée. Néanmoins je le cite car très proche du village d’Évenos et pouvant intéresser le motard qui peut aussi s’avérer être un... randonneur.
Ensuite, on repartira par le même chemin qu’à l’aller, mais en atteignant Sainte-Anne d’Évenos on prendra à droite direction le Beausset puis le village du Castellet.
Autre lieu, autre histoire...
À suivre dans une deuxième partie.
Addendum
Petit clin d’oeil à la bande dessinée humoristique d’Albert Uderzo et René Goscinny Astérix
*Sciencinfus : Légionnaire Romain rattaché à la garnison d’Aléria . Album BD Astérix en Corse
**Namaspamus : Gradé Romain en garnison d’Hispalis ( Séville ). Album BD Astérix en Hispanie
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et merci d’etre « passé par là » pour lire ce nouveau ….chapître 
because là je pars au taf dans quelques minutes.
